La Tipo comme modèle
Il faut dire que Fiat souffre en Amérique du Sud. La Chevrolet Sonic a pris le leadership au Brésil, et les autres concurrentes ne se laissent pas faire (Renault Sandero, Volkswagen Gol, Ford Fiesta, Peugeot 208, etc...). Fiat perd de grosses parts de marché dans une des seules régions qui lui étaient encore favorable. En cause une offre vieillotte (Punto) ou plus dans l'air du temps (Palio).
Car oui, la nouvelle Argo est destinée à remplacer la Punto et la Palio ! Ces premières photos sont en tout cas plutôt flatteuses, même s'il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'une version HGT à la présentation sportive. Mais on remarque tout de suite que la Tipo a été prise comme modèle.
Cependant, le dessin de l'Argo arbore des lignes plus abouties que la Tipo, le dessin des feux arrière pouvant être cité en exemple. La large calandre, les ailes bien musclées et les phares imposants donnent en tout cas belle allure au véhicule. Petit détail : sur le hayon, l'inscription Fiat est écrite en lettres géantes, remplaçant ainsi le traditionnel logo. Plutôt sympa !
Aucune donnée technique n'a été donnée. Nous savons cependant que le nouveau moteur essence Firefly sera disponible dans des cylindrées de 1.0L (environ 75ch) et 1.3L (environ 100ch). Un moteur plus gros, le 1.8L e.torQ, sera aussi proposé. Dans tous les cas, ces moteurs essence fonctionnent aussi à l'éthanol, marché brésilien oblige. Et ils pourront être associés à des boites manuelles ou automatiques.
Une arrivée en Europe pas vraiment prévue
La transparence de Fiat dans la catégorie des citadines en Europe reste un mystère ! Comment ce constructeur ayant proposé depuis plus de 40 ans des 127, Uno et Punto peut-il faire de la figuration aujourd'hui alors qu'il y a 10 ans la Grande Punto était la voiture la plus vendue de sa catégorie sur le marché européen. Comment Fiat peut-il se contenter de 62.000 Punto vendues en 2016, quand Renault vend plus de 300.000 Clio IV ? S'il y a bien une catégorie dans laquelle Fiat a encore toute sa légitimité, c'est bien celle des citadines.
L'explication de cette erreur stratégique majeure est à trouver il y quelques années en arrière. La Grande Punto a été présentée en 2005 et fut un réel succès grâce à une plastique plutôt réussie. Cette belle dynamique s'est arrêtée en 2009 quand elle devint Punto Evo, avec un facelift plutôt raté. A ce moment , la Punto 3 avait 4 ans, et c'est à cette date que sa remplaçante aurait du être envisagée. Mais le groupe Fiat était en train de racheter le groupe américain Chrysler, et a coupé la majorité des crédits des marques Fiat, Lancia et Alfa-Romeo. Certains projets ont donc été gelés, reportés, voire annulés. Ce fut le cas de la "Punto 4".
A la place, Fiat a proposé dès 2011 une Punto encore restylée et simplifiée, pour faire oublier la déroute Punto Evo. Depuis, la gamme n'a pas évolué, et nous attendons toujours sa remplaçante, alors que toute la concurrence s'est renouvelée une ou deux fois. l'Argo arrivera-t-elle en Europe ? Probablement pas, car Sergio Marchionne semble vraiment traîner des pieds à ce sujet. Et si ça devait être le cas, le personnage n'envisagerait certainement pas une production en Italie, mais dans un pays à bas coût salariaux (Pologne, ou Turquie chez son partenaire Tofas).